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Le 5 octobre, Palestine Solidarity Campaign (PSC), l’association qui organise depuis un an les grandes marches propalestiniennes à Londres, appelait à nouveau à manifester au cœur de la capitale britannique pour « la fin de l’intervention au Liban », « l’arrêt des exportations d’armes à Israël » ou la « libération de la Palestine ». Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont de nouveau répondu présentes – la police du Grand Londres a procédé à dix-sept arrestations.
Par son endurance et son ampleur, la mobilisation des Britanniques pour les Palestiniens est unique en Europe. Depuis le début de la riposte israélienne au massacre commis par le Hamas le 7 octobre 2023, des dizaines de milliers de personnes convergent toutes les deux ou trois semaines entre Oxford Street, Trafalgar Square et Downing Street, dans des rassemblements autorisés par les autorités et largement pacifistes ; quelques arrestations pour troubles à l’ordre public ou soupçons de propos antisémites interviennent ponctuellement, comme le 7 septembre – huit personnes ont été interpellées –, ou, début juillet (arrestation de quatre manifestants).
« Il n’y a pas eu de marches de cette ampleur depuis le mouvement des suffragettes [pour le droit des femmes, au début du XXe siècle] », assure Ben Jamal, keffieh autour du cou, le président de PSC. A 61 ans, ce fils d’un pasteur anglican palestinien est issu d’une famille qui a dû fuir Jérusalem en 1948, lors de la création de l’Etat d’Israël, à l’instar de plusieurs centaines de milliers de personnes.
Les manifestations ont un peu perdu en intensité ces derniers mois, mais ceux qui défilent – retraités, étudiants, familles avec enfants et représentants de la communauté musulmane –restent déterminés, brandissant les mêmes pancartes (« Free Palestine », « Ceasefire now » – « cessez-le-feu maintenant » ) ou entonnant le slogan « From the river to the sea » (« du fleuve à la mer », soit entre le Jourdain et la Méditerranée) –, considéré comme offensant par de nombreux juifs, qui y voient l’éradication d’Israël, mais autorisé par la Metropolitan Police (la police du Grand Londres). Pour Ben Jamal, les manifestants gardent la flamme « en raison du caractère unique de ce qui se passe au Moyen-Orient, avec un génocide qui se déroule sous [leurs] yeux » : « Les gens manifestent pour dire leur émotion et pour dénoncer la complicité de nos gouvernements, assure-t-il. Ils réclament un arsenal de sanctions adéquat pour faire pression sur Israël. »
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